Le défilé des oubliés (elmann 2010)
de ceux qui balaient avec
leurs godillots les trottoirs,
raflent des mégots comme des
bêtes sauvages,
drapés d'une musette
plastifiée au litron rosé
et la nuit tombée, reniflant
un maudit couchage.
Pavés mouillés, trottoirs
givrés en pleine lune,
c'est la misère qui défile
devant mes entrailles.
L'ombre de leurs yeux me
déclare la guerre,
oui, la guerre silencieuse,
aux destins inévitables.
Fagoté de guenilles, titubants
à la barbe bavent,
seul, à deux, à trois et
souvent accompagnés
d'un misérable chien affamé et
boiteux
frôlant les murs peaufinés, de
cette belle société.
Moi, dans ma tour abritée,
j'assiste au défilé des oubliés
et vous, les enfants de la rue
par milliers, rejetés et abandonnés,
dites-moi, qui de
nous en vérité, est l'observateur et qui est l'observé
de cette absurde
image d'une cruelle et frustrante réalité?
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